Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Megworld

Dans la peau du diable, Luke Delaney

Megworld

http://3.bp.blogspot.com/-GINESvpZHVI/UIAyR9jXnnI/AAAAAAAAB60/_CBuPpBU0rQ/s1600/dans_la_peau_du_diable_01.jpg

MA Editions - 7 novembre 2012 - 420 pages - 20 euros

 

Je remercie Gilles Paris et MA Editions pour la lecture de ce roman. 

 

Résumé de l'éditeur :

 

Sean Corrigan n’est pas un inspecteur comme les autres. Abusé dans son enfance, il a développé le don singulier d'identifier la part d'ombre existant en chaque individu, celle-là même qu’il a refoulé et sur laquelle il continue à jeter le voile. Marié, père de famille, il mène une brillante carrière dans la police londonienne quand il se retrouve sur les traces de l’assassin le plus dangereux qu’il n’ait jamais connu. Quelqu’un qui n’a pas de mode opératoire précis, ne laisse derrière lui aucun indice exploitable par la police scientifique, choisit et sélectionne des victimes très différentes les unes des autres. Pourtant, Sean est persuadé que tous ces crimes portent la signature du même individu. A charge pour lui d’arriver à le confondre avant de devenir sa prochaine cible...

D’un réalisme terrifiant, Dans la peau du diable vous plongera dans l’esprit d’un tueur et vous présentera, sans ménagement ni fioriture, le véritable déroulement d'une enquête criminelle.

 

L'avis de Damien :

 

L’histoire en elle-même est très simple : un inspecteur (en l’occurrence Sean Corrigan) poursuit un coupable du meurtre d’un homosexuel. La subtilité ne se trouve pas ici. En effet, on connait dès le départ le nom du tueur et la majorité des personnages importants apparaissent rapidement.

 

Attardons nous d’abord sur les deux personnages principaux. Sean Corrigan est donc le « héros ». Marié et père de famille, il semble tout ce qu’il y a de plus normal. Pourtant il traine un lourd passé derrière lui sous forme d’une enfance difficile. C’est cette particularité qui lui permet de se mettre à la place des hommes qu’il poursuit. Cette capacité est pourtant difficile à assumer : elle vient du fait que lui-même refoule consciemment ses propres pulsions sous un voile et se sent proche de ses proies. Cette proximité gênante va être de plus en plus difficile à assumer quand le suspect va lui résister puis le provoquer. Au départ je trouvais ce personnage assez désagréable. En effet, il me donnait l’impression de toujours tout voir, comprendre et analyser alors que ses collègues ne n’en sont pas capables. Conscient de ses capacités il semble hautain dans ses discours et pensées qui frisent parfois le ridicule. Heureusement, ses déductions ne sont pas toujours exactes et Sean va rapidement dévoiler des failles ce qui le rend plus sympathique.

 

Le deuxième personnage central est la cible de l’inspecteur, le tueur, James Hellier. Il ressent une profonde haine pour l’humanité qu’il juge inférieure : ses actes sont une nécessité et servent une cause bien plus grande. Le livre commence alors qu’il s’adresse au lecteur. C’est bizarre mais pas désagréable, on a l’impression d’être directement confronté au monstre. Au fil du récit on fait également régulièrement des incursions dans ses pensées ce qui permet de suivre son raisonnement et ses pulsions, ses réactions face à l’avancée de l’enquête et son regard sur Corrigan. Dans la vie de tous les jours, il donne parfaitement le change : marié, occupant un poste respectable dans une grande entreprise, il est inconnu des fichiers de la police. Tous ces éléments et sa méticulosité font qu’il est impossible à Sean de le stopper.

 

Le style de l’auteur est agréable et fluide. Il décrit bien et sans excès les scènes de crimes, les raisonnements, les méthodes (tant du tueur que de la police), les enchainements de déductions. De plus les conversations sont bien rédigées, dans un style oral qui ne devient pas pourtant désagréable à la lecture. En revanche j’ai trouvé assez désagréable et irrespectueuse la manière de désigner les gays d’abord par le vocabulaire utilisé mais également par les préjugés des divers personnages. Peut-être est-ce par soucis de réalisme, à titre personnel je pense que ça n’aurait pas été gênant si ça ne revenait pas aussi régulièrement.

 

Enfin, le dénouement est surprenant (ce qui est toujours agréable), tout particulièrement grâce aux passages dans la tête du tueur. Pour se jouer ainsi du lecteur et construire un tel scénario tout en donnant autant de détails, l’auteur fait preuve d’une grande maîtrise.

 

L’extrait en plus :

"Il eut l’air surpris. Je lui ai demandé l’heure, et au moment où il ouvrait les lèvres pour me répondre, je l’ai poignardé. J’ai ressorti la lame plongée dans la poitrine, puis je lui en ai remis un coup. Cette fois, j’ai laissé la lame fichée là où elle était et je me suis cramponné au manche, tandis qu’il s’effondrait par terre. Il a eu le même regard que les autres, moins effrayé qu’interrogateur, comme s’il voulait me demander : « Pourquoi ? » Ils veulent toujours savoir pourquoi. Pour l’argent ? Par haine ? Pour de l’amour ? Parce que ça me fait jouir ? Non, pour aucune de ces mesquineries.

Si bien que je lui ai glissé à l’oreille ce qu’il en était vraiment. Ce fut sans doute la dernière chose qu’il entendit : « Parce qu’il le faut… »."


Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commentaires
A
<br /> C'est ma lecture en cours :) !!!<br />
Répondre