Rose Morte tome 2 : Trois épines, Céline Landressie
Editions de l'Homme sans Nom - 1er mai 2013 - 448 pages - 19,90 euros
Résumé de l'éditeur :
France, Fin du XVIIIe siècle. Alors que la révolte gronde aux quatre coins de la France, Rose est rappelée de la cour de Russie. De retour aux côtés de son mentor, elle découvre que la situation vacille également dans l'univers occulte d'Artus. Les Arimath doivent faire face à de sauvages attaques sur leurs terres, tandis que la grogne contre la noblesse croît d'instant en instant parmi le peuple. Entre la révolution naissante et les prémices d'une guerre au sein du monde obscur, les bouleversements dans l'existence de Rose s'annoncent cataclysmiques. Leurs conséquences risquent fort de faire sombrer en un même chaos les existences des humains aussi bien que des immortels.
Mon avis :
J'étais très heureuse lorsque Céline Landressie m'a proposé ce deuxième opus en partenariat et je tiens à la remercier pour m'avoir permis de découvrir sa saga. J'avais déjà beaucoup aimé "La Floraison" et j'ai dévoré ce second tome en deux jours seulement, malgré son épaisseur!
Nous changeons complètement d'époque avec ce roman puisque l'auteure nous entraîne au début de la Révolution Française. Deux siècles ont donc passé et Rose a beaucoup changé. Nous la retrouvons en Russie, à la cour impériale jusqu'à ce qu'elle soit rappelée aux côtés d'Artus. Néanmoins, les choses sont toujours compliquées entre les deux et Rose ne lui pardonne pas son exil.
L'idée de faire une aussi longue ellipse est intéressante et permet une évolution plus rapide des personnages. Néanmoins, Rose repense régulièrement au passé, ce qui nous permet de connaître les différents évènements qui se sont déroulés entre les deux tomes.
Rose n'est plus la jeune fille que nous avions découvert dans "La Floraison". C'est une femme au cœur brisé mais elle est résignée. Elle sait (ou croit je dirais) qu'Artus ne ressent rien pour elle et s'est promis de ne plus jamais se laisser avoir. Elle est pleine de ressentiment et de chagrin mais elle préfère cacher ses émotions et demeurer froide lorsqu'elle s'adresse à lui.
Elle s'est choisi un serviteur en Russie, un prince slave nommé Vassili et les moments où ils sont tous les deux sont les seuls où elle semble aller mieux. Ce prince se met donc en travers du "couple" Artus/Rose et pourtant, je l'ai apprécié dès le début. Il aime Rose mais ne lui demande rien et n'attend rien d'elle. Il se contente d'être là pour la servir. Leur relation est plus basée sur la tendresse que sur l'amour véritable, du moins pour Rose et elle apporte de la douceur au récit.
Les rapports entre Rose et Artus sont compliqués mais restent figés à cause du caractère des deux héros. Ils sont tellement bornés, s'ils s'étaient parlé plus tôt, l'auteure aurait eu beaucoup moins de travail!!! C'est ce qui m'a frustrée dans ce tome. Rose ne laisse pas Artus lui expliquer les raisons de son exil et il semble autant en colère contre elle qu'elle l'est contre lui. Le Comte est aussi glacial voir même plus et très jaloux de la présence de Vassili. Cette tension va durer longtemps puisque les deux ne sont pas prêts de mettre cartes sur table.
Quant à Adelphe, nous découvrons une autre facette de sa personnalité. J'ai été soulagée que l'auteure ne tombe pas dans la facilité en nous proposant un triangle amoureux avec les frères. Adelphe est l'ami de Rose mais aussi le frère d'Artus, ce qui lui pose souvent de gros problèmes. Il se retrouve ainsi constament au milieu, à devoir calmer le jeu entre les deux vampires.
L'histoire est bien plus complexe dans dans "La Floraison". J'ai mis un certain temps avant de me souvenir de tous les personnages et je vous conseille de ne pas tarder entre les deux tomes.
Il est surtout ici question des clans de vampires. Les Lamies, ces vampires sanguinaires et ennemis jurés des Arimath sont bien décidés à semer la discorde et nos héros vont devoir lutter contre. Comme pour "La Floraison" nous découvrons également lot de traîtres et de complots. L'auteure distille ses révélations et il faut attendre le dernier chapitre pour avoir le fin mot de l'histoire. De plus, le contexte historique est véritablement exploité. Ainsi, la trame fantastique se mêle à la vérité historique. En effet, le comte de Janlys et son frère sont des nobles et vont devoir affronter la peur et la haine des villageois, en pleine Révolution.
J'ai trouvé ce second opus plus rythmé que le premier. Nous avons plusieurs combats et Céline Landressie est aussi douée pour les batailles que pour les moments plus sentimentaux! J'ai adoré ces passages car nos vampires aristocrates laissent alors libre cours à leurs pulsions meurtrières. Il faut avoir le coeur bien accroché, l'auteure ne fait pas dans la dentelle et heureusement. Les vrais vampires tuent après tout!
Concernant le style, comme pour le premier, j'ai été séduite. Je lis énormément et c'est peu souvent que je vois une telle maîtrise de l'écriture. Il n'y a aucune répétition ou phrase maladroite, on sent à quel point l'auteure a travaillé son texte. De plus, rien n'est laissé au hasard, chaque détail, chaque description, chaque personnage a son importance.
Pour conclure, j'ai été incapable de stopper ma lecture avant la fin. Hier soir, j'étais frustrée à cause de la relation Artus/Rose qui stagne pendant une bonne partie mais en écrivant cette chronique, je me rend compte à quel point j'ai aimé ce roman. Au point du coup de coeur! En fait, si les choses avaient été trop simples, j'aurais été déçue.
Il me tarde de lire le troisième, vivement sa sortie!
5/5
PS : seul petit bémol : le glossaire à la fin. Je préfère les notes de bas de page, bien plus pratiques pour le lecteur !