Le roi disait que j'étais le diable, Clara Dupont-Monod
Editions Grasset - 20 août 2014 - 240 pages - 18 euros
Résumé de l'éditeur :
Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : « le roi disait que j’étais diable », selon la formule de l’évêque de Tournai…
Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.
Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible.
Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Age lumineux, qui prépare sa mue.
Mon avis :
Aliénor d'Aquitaine me fascine et me passionne depuis que j'ai lu "Le lit d'Aliénor" de Mireille Calmel. J'admire cette femme de pouvoir qui était tellement en avance sur son temps. J'étais très heureuse de découvrir "Le roi disait que j'étais le diable" mais je n'ai pas été tant emballée que ça. Bien qu'il ait des qualités indéniables, j'ai aussi noté plusieurs défauts qui m'ont empêché d'apprécier pleinement ce roman.
J'ai été gênée par le style de Clara Dupont-Monod. Elle écrit bien, là n'est pas la question, c'est plutôt la construction du roman qui ne m'a pas plu. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de blabla inutile. L'auteure nous coupe régulièrement du récit pour nous donner des explications sur la vie ou le passé d'Aliénor. Ces informations sont intéressantes certes, mais m'ont perdue. J'étais bien incapable de me souvenir où en était le récit ou encore, où se trouvaient nos personnages. De plus, les ellipses récurrentes n'ont rien arrangé... J'ai eu l'impression que l'histoire d'Alénior et de Louis VII était par moment survolée.
De plus, j'aime les récits au présent lorsqu'il s'agit de romans d'anticipation ou des romances mais pas pour le roman historique. Ce temps m'a dérangée ici, je l'ai trouvé peu approprié.
Le point de vue d'Aliénor est intéressant puisque nous avons la vision de la jeune femme. Elle observe d'un œil très critique le Roi : sa faculté à beaucoup parler sans arriver à prendre seul les décisions ou encore sa foi aveuglante dans la religion. Aliénor n'est pas spécialement pieuse et vit dans un autre univers que son époux. Elle aime l'art et la poésie, tout le contraire du roi qui n'y trouve aucun intérêt.
Les passages en italique nous révèle le point de vue de Louis VII. Dès qu'il voit Aliénor, c'est le coup de foudre. Il est complètement sous le charme de son épouse et il la craint en même temps. Contrairement à lui, c'est une femme forte qui sait ce qu'elle veut. Je n'ai pas aimé ces passages, Louis VII n'est pas un personnage intéressant et l'entendre vanter les charmes d'Aliénor devient vite ennuyeux. Honnêtement, le point de vue de la reine aurait été amplement suffisant.
Pour conclure, j'ai aimé en apprendre plus sur Aliénor d'Aquitaine mais dans l'ensemble, ce roman ne m'a pas franchement convaincue. Le style de l'auteure ne m'ayant pas emportée, je suis restée assez extérieure au récit.
Merci à Babelio de m'avoir sélectionnée pour ce Masse Critique!
★★⋆☆☆
Une lecture moyenne.