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Megworld

Compte-rendu du Salon du livre 2014 partie 1 : les conférences

Megworld

http://www.institutfrancais.com/sites/default/files/salon_livre_paris_2014-2.jpg

 

Cette année j'ai pu me rendre au Salon du livre de Paris qui se déroulait du 21 au 24 mars 2014. Pour ma part, j'y suis allée les samedi et dimanche et ce week-end a été... overbooké! Entre conférences et dédicaces, j'avais un planning très chargé. J'ai passé un excellent moment entre amis (et avec mon copain) et j'espère pouvoir remettre ça l'année prochaine.

Je vais d'abord commencer par vous parler des différentes conférences auxquelles j'ai pu assister. Les photos n'ayant rien donné quand j'étais loin, je ne pourrais pas toujours illustrer ces conférences. 


=> La rencontre avec Kaori Yuki


http://www.manga-news.com/public/images/series/devils-lost-soul-1-pika.jpg

 

 

Voici ce que nous avons appris de Kaori Yuki lors des questions/réponses :

 

- Elle est très influencée par la musique occidentale et le cinéma, notamment les films de Tim Burton et James Cameron.

- Elle est fascinée par la culture européenne comme beaucoup de Japonais

- Elle adore dessiner des scènes sanglantes pour provoquer le choc et plein d'émotions chez le lecteur. 

- Ses personnages ont souvent des relations ambigües car elle trouve que cela les rend plus intéressants.

- Elle n'hésite pas à choisir un héros masculin pour ses shôjos car son public est mixte.

- Kaori Yuki fait énormément de recherches pour ses histoires. 

- Son prochain manga (à paraître au Japon) sera un "jeu de massacre familial" et s'inspirera du conte Alice au pays des merveilles. 

 

Nous avons également eu d'autres informations grâce aux questions des lecteurs :

 

- Angel Sancturary est l'oeuvre qui lui a demandé le plus de travail et qu'elle a préféré écrire (car il y a beaucoup de scènes fortes)

- Elle a failli faire un manga sur Jeane d'Arc 

 

Kaori Yuki nous a aussi fait un dessin en "live" (qui était ensuite à gagner sur le stand Pika) et c'est son éditeur qui a pris le relai pour nous parler de son métier. Il nous a expliqué que c'était toujours un plaisir de travailler avec Kaori Yuki car elle rendait ses dead-line à temps et était ouverte d'esprit. 

 

=> Les 20 ans de Pocket Jeunesse

 

La conférence des 20 ans de Pocket Jeunesse m'a beaucoup intéressée car j'aime énormément leur catalogue "Young adult". La directrice éditoriale : Natasha Derevitsky est ainsi revenue sur tous les succès de la maison d'édition et nous a également parlé des futures publications.

 

- Pocket Jeunesse a commencé avec deux séries phares : "Les petites poules" et "Danse".

- L'éditeur n'a pas hésité à publié des "ovnis" comme "Georges et les secrets de l'univers" de Stephen Hawking qui est un livre scientifique pour 12 ans et plus. 

- La série Uglies a été l'une des premières dystopies jeunesse.

- Les éditions PKJ continuent de rechercher des auteurs créatifs et des romans qui surprennent.

 

Natasha Derevitsky a également parlé de "Hunger Games" qui est désormais devenu un gros best-seller. 

 

- Lorsque Pocket Jeunesse a acheté les droits de Hunger Games, le livre n'était pas encore sorti aux USA et l'éditeur ne savait pas comment le positionner.

- La trilogie a été vendue à 1,6 millions d'exemplaires en France.

 

Nous avons ensuite eu une séance de questions/réponses avec Licia Troisi, auteure très présente chez Pocket Jeunesse avec ses séries du "Monde émergé" mais aussi "La fille dragon" et la toute nouvelle "Les royaumes de Nashira". 

 

- Licia Troisi n'écrit pour l'instant que pour la jeunesse

- Elle a besoin d'avoir toute son histoire en tête avant de commencer à écrire 

- Son mari l'aide beaucoup à améliorer ses textes

- Sa nouvelle série : "Les royaumes de Nashira" comptera 4 tomes

 

=> La dystopie, késako ?

 

Conférence que je ne pouvais pas louper car comme vous le savez, je suis une grande fan de dystopies et de romans d'anticipation. 

 

La conférence a commencé par le commnencement, c'est à dire, la définition du mot "dystopie" qui est connu chez tous les lecteurs mais qui ne se trouve pas dans les dictionnaires! La dystopie est le contraire de l'utopie, c'est une société où l'on empêche les gens d'être heureux.

Les auteurs présents (Charlotte Bousquet, Johan Heliot et Carina Rozenfeld) nous ont ensuite parler de leurs propres oeuvres.

 

- Charlotte Bousquet a imaginé un futur où le réchauffement climatique a changé le monde. Les animaux et l'environnement sont importants pour l'auteure.

- Dans "Les sentinelles du futur", Carina Rozenfeld nous montre un monde ravagé par les catastrophes climatiques. La "Symphonie des Abysses" n'a pas été écrite pour être une dystopie à la base. Dans ce livre, l'auteure nous présente un univers où la musique et les contacts humains sont prohibés. 

- Johan Heliot reprend quant à lui des éléments classiques de SF : une puce implantée dans le cerveau limite l'intelligence des gens. 

- Johan Heliot ne s'est pas renseigné sur les vraies sociétés totalitaristes avant d'écrire contrairement à Charlotte Bousquet qui a lu beaucoup de livres de psychologie. 

 

Les auteurs ont également abordé les "codes" de la dystopie :

 

- Nous avons très souvent une héroïne et un récit à la première personne.

- Les sociétés sont décrites comme si elles avaient subi un lavage de cerveau. Elles sont satisfaites de leur sort (ou du moins ne se rebellent pas).

- Le personnage principal a un regard extérieur et va se rendre compte que le système ne convient pas.

- La dystopie valorise ceux qui pensent autrement. 

 

Je n'ai malheureusement pas pu assister à la fin de la conférence car je devais me rendre à une dédicace :)

 

=> La rencontre avec Irène Cao

 

Nous avons découvert une auteure sympathique, naturelle et passionnée. J'ai désormais hâte de lire son premier roman. 

 

- Irène Cao a un doctorat en littérature classique et a été enseignante. 

- Elle a écrit les trois tomes de sa trilogie en neuf mois.

- "Sur tes yeux" (le premier volume) a été vendu à 60 000 exemplaires en France. 

 

Pour l'animatrice, l'histoire de Irène Cao, comme celles de Sylvia Day (aux USA) et E.L James (en Angleterre) sont "dans l'air du temps" et liées à un développement féministe. 

 

- Irène Cao ne connaissait pas "Fifty Shades" avant d'écrire sa saga. 

- L'auteure a une façon très italienne de mener son histoire (en France, sa série est connue sous le nom de "Trilogie Italienne"). 

- Irène Cao a fait le choix de ne pas aborder la sexualité "extrême".

- Tout le mérite ne revient pas à l'homme (Léonardo). Il aide Elena à ouvrir les yeux mais l'héroïne change car elle se sent prête. 

- L'éveil des sens est un thème omniprésent dans la trilogie. 

- Les lieux sont importants pour Irène Cao. Elle pense qu'ils ont une influence sur les personnages. 

- Le thème du voyage est égalment primordial, Irène Cao a voulu donner une vision plurielle de l'Italie.

- Les oeuvres d'art sont une toile de fond pour les trois tomes.

 

=> La romance adolescente (ou "Young adult")

 

C.J Daugherty (Night School) & Simone Elkeles (Attirance et Confusion, Irrésistible Alchimie, Paradise...) étaient présentes. Simone Elkeles est une auteure que j'adore depuis des années et cette conférence a été sans aucun doute la plus intéressante de mon week-end ! (je suis très objective bien sûr... !)

 

- CJ a d'abord essayé d'écrire sur la vie politique, du point de vue d'un jeune adulte. Elle a concentré ses recherches sur les enfants des hommes politiques avant de se diriger finalement vers le "young adult". 

- Simone a aussi essayé d'écrire pour les adultes mais son personnage était trop jeune d'esprit.

 

Le "YA" est un genre qui leur plaît beaucoup car c'est l'âge des premières expériences : conduire, tomber amoureux, avoir ses premiers rapports sexuels etc...

Les questions se sont ensuite orientées vers les préjugés qu'ont les gens envers la littérature pour jeunes adutes. 

 

- C.J Daugherty pense que les adultes qui critiquent ont oublié ce que c'était d'être adolescent.

- Les ado devraient avoir le droit de lire ce qu'ils aiment et avoir du choix.

 - Simone Elkeles nous confie qu'elle n'aimait pas les classiques quand elle était adolescente. Elle aimait les histoires palpitantes.

- La romance fonctionne car dans la vie, on souhaite tous tomber amoureux. 

 

C.J Daugherty et Simone Elkeles nous proposent toutes les deux des histoires réalistes, sans fantastique.

 

- C.J Daugherty n'a pas eu le choix, son éditeur lui a demandé des histoires réelles mais elle a très envie d'écrire du fantastique. 

- La diversité culturelle intéresse beaucoup Simone Elkeles. C'est pour cela qu'elle a choisit des héros latino pour la trilogie Irrésistible. Elle aime écrire sur des gens qui ont une vrai histoire sociale et elle adore les bad boy qui deviennent des héros.

- C.J Daugherty nous a parlé de "passerelles inter-générationnelles". Les ado font lire les romans à leurs mères. Les personnages sont jeunes mais les histoires peuvent aussi toucher les adultes. 

 

Les auteures nous ont ensuite parlé des limites du "YA" :

 

- Pour Simone Elkeles, les limites reviennent à chaque auteur. Elle-même ne pourrait pas parler du viol par exemple.

- C.J Daugherty nous explique que Roméo et Juliette a déjà repoussé toutes les limites et que Night School n'est rien à côté!

 

... puis du célèbre triangle amoureux ! 


- CJ Daugherty a choisi d'insérer un triangle amoureux dans sa romance. Sylvain devait être un "trou du cul" mais son personnage a finalement évolué pour devenir plus complexe. Le triangle amoureux est un élément réaliste car dans la vie, il faut faire des choix. L'auteure nous apprend que son héroïne prendra sa décision dans le tome 4.

- Simone Elkeles au contraire, n'a jamais introduit de triangle amoureux dans ses histoires.

 

Enfin, les dernières questions se sont portées sur les "trailers" de livres, que l'on retrouve de plus en plus régulièrement sur Internet. 

 

- Tous les ado vont sur internet, la presse magazine est de moins en moins utile. Simone Elkeles souhaitait atteindre son public et a organisé un casting. Elle nous a raconté en détail le tournage d'une vidéo et nous a fait mourir de rire.

Simone Elkeles a en effet écrit un mail à un jeune homme pour lui demander de venir tourner chez elle un trailer. Celui-ci a immédiatement accepté de devenir "Alex" le temps d'une vidéo. Il est arrivé chez elle et elle a craqué, lui a demandé d'enlever son tee-shirt et de faire de la musculation alors que cette scène n'apparaît absolument pas dans le livre!

 Sur les conseils de Amy Plum, auteure de la série des Revenants chez Macadam, C.J Daugherty n'a pas demandé à son éditeur de lui faire un trailer car les premiers à circuler n'étaient pas terribles. C'est son mari qui a d'abord fait des montages avec différents bouts de films avant d'organiser également un casting. 

 

Mon bilan des conférences est donc terminé! Comme vous pouvez le constater, j'y ai passé une bonne partie du salon du livre et j'ai appris énormément de choses. J'espère que ce bilan vous intéressera, à très bientôt pour la seconde partie du compte-rendu où je vous monterai cette fois toutes mes dédicaces! 


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